- Retour sur les définitions
« Une forme ancienne mais une représentation de plus en plus précise »
On peut parler de forme ancienne car dès le 17ème, la forme de l’estuaire de l’Orne se dessine déjà sur les cartes, même si l’ensemble du paysage sera bouleversé par la construction du canal. Pourtant, ce ne sont pas les mêmes détails qui apparaissent puisqu’ils sont fonction de l’objectif de l’auteur et de la finalité de la carte. Ainsi :
- carte topographique ancienne = connaissance du territoire et des lieux de cultes, couverture religieuse du territoire,
- carte marine = navigation en toute sécurité, se rendre d’un point A à un point B.
La représentation est de plus en plus précise car les techniques de levés de terrain s’améliorent. On connait particulièrement le travail de Cassini pour son utilisation de la technique de triangulation. Sous Napoléon 1er, de nouveaux levés sont réalisés entre 1827 et 1866. Notamment à cause de l’échelle de représentation, il sera difficile de quantifier une marge d’erreur.
- L’estuaire
Sur les cartes anciennes, on distingue deux types de terrains de part et d’autre de l’embouchure de l’estuaire de l’Orne :
- la pointe du Siège, bien que composée de dunes de sable, elle semble appartenir au domaine strictement terrestre,
- la pointe de Merville, qui semble appartenir au domaine lié au régime des marées.
On notera ce qui fut peut-être le début de l’apparition de la partie terrestre de la pointe de Merville.
Alors que la pointe de Merville sur la carte de Outhier-Jaillot en 1736 est représentée par une large partie d’estran, on observe plus tard au 19ème siècle sur les cartes de Beautemps-Beaupré (1839) et sur la carte d’Etat-major (1837) que la pointe fait partie d’un cordon dunaire. La présence de la Redoute de Merville construite à partir de la fin du 18ème siècle confirme que cette partie de la côte n’est plus exondée à chaque marée.
De plus, si l’on observe d’avantage la carte de Beautemps-Beaupré ou celle de l’Etat-major, on pourra noter que des premières digues avaient été construites plus en amont de l’Orne, fixant d’ores et déjà le trait de côte à cet endroit, et permettant surtout les premiers gains de terres.
- L’occupation du sol
L’examen des cartes anciennes permet aussi d’identifier les anciennes zones de marais. On observe sur le terrain que ce sont souvent les premières zones concernées par les inondations.